9 min lu
Ernst Degner

Il y a des pilotes qui ont marqué leur sport par leur talent, d’autres grâce à leur personnalité singulière, certains les deux. Ernst Degner est à part dans la monde de la moto, car s’il a marqué le sport moto, c’est bien entendu par ses talents de pilotes, par sa personnalité, mais également par sa vie « rocambolesque », où le sport et la politique ont été intimement liés. Lisez bien les lignes qui suivent car derrière chaque victoire, derrière chaque acteur de cette histoire, il y a comme le parfum d’un roman, voire d’un film. Pourtant c’est la vérité … c’est la vie qu’a connu Ernst Degner, depuis sa naissance, jusqu’à sa mort…

ACTE 1 … Ernst Degner, n’est pas celui qu’on croit !

Ernst Degner, né Ernst Eugen Wotzlawek, né le 22 septembre 1931 à Gliwice (Pologne) et mort le 10 septembre 1983 à Arona (Espagne, Teneriffe). Comme beaucoup de famille de l’époque, celle de Ernst Degner subi les affres de la guerre. Son père meurt et le reste de la famille, soit sa mère et sa sœur plus âgée d’un an, émigre à Luckau au sud-est de Berlin. Moins d’un an plus tard, sa mère meurt également suite aux privations. Ernst suit avec succès un apprentissage comme mécanicien et il déménage ensuite à Potsdam pour suivre des études d’ingénieur pour finalement décrocher un diplôme d’ingénieur en développement automobile.

ACTE 2 … La passion de la moto.

Grâce à sa formation et à ses dons naturels de « mécanicien », Ernst construit sa première machine, un 98 cc. Il entre vite au club moto de Potsdam (BSG Lok Potsdam).
Dans son club, Ernst sympathise avec deux spécialistes du deux temps, Daniel Zimmermann et Bernhard Petruschke et le mécanicien de sa première course, Hubert Rose. Dans ce cercle d’amis gravite également une jolie fille, Gerda Bastian. Ernst et Gerda vont vite devenir inséparables.
Ernst Degner, dans les années 50, se fait rapidement un nom dans les course motos en Allemagne de l’est. Il devient pilote officiel DDR en 1955. Cette année-là il est employé par Walter Kaaden à l’usine MZ à Zschopau comme pilote et ingénieur. Ernst s'installe tout d'abord à Zschopau, avec Gerda qui a également obtenu un emploi à l’usine MZ, puis à Karl-Marx-Stadt (aujourd'hui Chemnitz). Ils se sont mariés le 1er octobre 1957. La cérémonie s'est tenue à l'hôtel « Chemnitzer Hof ».
En 1956, les coureurs officiels MZ, étaient, Horst Fügner, Ernst Degner, Werner Musiol et Walter Brehme (ces deux derniers avaient le statut de coureurs du Club avec le soutien de l'usine).
Ernst est titré champion d’Allemagne 125 (MZ) en 1957 avec 7 victoires. Cette même année il débute en Grands Prix .
En 1958 il participe à deux catégories en Grands Prix les 125 et les 250. En catégorie 250, il ne participe qu’au GP d’Ulster, course qu’il termine 5e. Il terminera à la 14e place au classement final des 250. En 125, il terminera 7e au général.

ACTE 3 … la première victoire en Grands Prix … sans « tambour ni trompette ».

En 1959, l’usine MZ enrage Luigi Taveri pour épauler ses deux pilotes Ernst Degner et Horst Fügner. En 125, la saison démarre mal, Degner ne marque qu’un petit point en Allemagne et se blesse aux essais du GP de Belgique. Lors de ce Grand Prix son coéquipier, Fügner, se blesse également, mais plus sérieusement, entraînant la fin de sa carrière internationale. Degner, quant à lui, revient finalement au GP d’Ulster en terminant 3e de la course et pour le dernier Grand Prix de la saison, le GP des Nations disputé sur le circuit de Monza, Degner remporte son premier Grand Prix, à la surprise générale, y compris celle des organisateurs, qui n’avait pas prévue d’hymne Est Allemand ! Il finira 5e du classement final en 125. En catégorie 250, Ernst Degner fera encore mieux en terminant 2 fois sur le podium et en finissant 4e du championnat du monde.
Son premier fils, Olaf, est né cette année-là, son second fils, Boris est né en juin 1961.

ACTE 4 … l’année des blessures.

En 1960, Ernst repart en Championnat du Monde avec Dave Chadwick comme coéquipier chez MZ. Les 125 et 250 ne courent pas pour le premier Grand Prix (France), c’est donc au Tourist Trophy que Degner va entamer sa nouvelle saison. Malheureusement, il se blessera gravement aux essais (fracture du pied) et ne pourra pas participer aux courses. A peine remis de son accident du TT, il peut courir lors du Grand Prix suivant (Pays Bas), mais en catégorie 125 il est devancé par les MV officielles de Hocking et Ubbiali, c’est bien une MZ que l’on retrouve sur le 3e marche du podium, mais pas celle de Degner, mais celle d’Alberto Gandossi qui pilotait une MZ semi-officielle du team italien de Leopoldo Tartarini. Degner finira 5e de la course et marquera ses premiers points de la saison. En 250 le même scénario se reproduit, Degner se fait distancer par une autre MZ, celle de John Hempleman (4e), Degner marquera un petit point (6e). Ernst Degner va prendre sa revanche lors de Grand Prix suivant (Belgique). En 125 Ernst remporte son premier Grand Prix de la saison et devance une autre MZ, celle John Hempleman. Pour le Grand Prix suivant, en Allemagne de l’Ouest, il n'y a pas de course de 125cc pour éviter la victoire d'un pilote ou d'une machine d'Allemagne de l'Est. On retrouve Ernst au départ du Grand prix d’Ulster. En 125, malgré le record du tour, il ne pourra rien faire contre les MV d’Ubbiali et Hocking et il terminera sur le podium à la 3e place devant deux autres MV, celles de Spaggiari et Taveri. Pour le dernier Grand Prix de la saison à Monza, c’est pratiquement le même scénario qui se reproduit, Degner terminant une nouvelle fois 3e de la course derrière les MV de Ubbiali et Spaggiari et devant la Honda de Redman. Au classement final du Championnat du Monde 125, Degner termine 3e derrière Ubbiali et Hocking. En catégorie 250 il sera classé 8e du général.

ACTE 5 … Un titre de champion du monde contre la liberté !

En 1961, à bord de la MZ deux temps de Kaaden*, Degner va réaliser une superbe saison. En Espagne, en catégorie 125, lors du premier Grand Prix il termine 2e derrière la Honda officielle de Tom Phillis. Moins de deux ans après sa première apparition au TT, la firme Honda fête sa première victoire en Grand-Prix. La bagarre entre Honda et MZ est lancée. D’ailleurs, devant la menace MZ, Honda a recruté Luigi Taveri (sans guidon d'usine depuis le retrait de MV des petites cylindrées) pour seconder Redman et Phillis. Mais lors du Grand Prix d’Allemagne sur le circuit d’Hockenheim, Degner résiste à l’armada Honda et remporte le GP 125. C’est le triomphe absolu pour MZ qui remporte les 4 premières places de la course (Degner, Shepherd, Brehme et Fischer).
Pour le Grand Prix de France, Honda, en la personne de Phillis, va prendre sa revanche en remportant le GP 125 (Phlillis réalisera le doublé 125,250). Degner terminera 2e devant la Honda de Redman. Lors de ce Grand Prix, on peut noter l’arrivée d’une nouvelle marque japonaise en GP, Yamaha. Une équipe de cinq japonais (Ito, Makuko, Noguchi, Oishi et Sunako) sont engagés en 125 (mono 2-temps) et 250 (twin 2-temps). Les machines semblent fortement inspirées des Adler. Tansharu Noguchi finira 8ème en 125 et 10ème en 250.

Au Tourist Trophy, les MZ n’auront pas de chance car Degner Shepherd abandonnent. Du côté de chez Honda on peut noter l’arrivée « inopinée » de Mike Hailwood dans l’équipe. En effet sous la pression de son père, le riche et influent Stan, Mike Hailwood disposera de la 125 Honda d'entraînement de Luigi Taveri. Hailwood remporte son premier TT en battant les trois pilotes officiels. C'est la première victoire Honda au Tourist Trophy, la seule importante aux yeux de Soichiro Honda.
Après son abandon au TT (Ile de Man), Degner est bien décidé à prendre sa revanche lors du Ducth TT (Assen), mais il chute et se casse le bras, laissant Phillis remporter une nouvelle victoire en 125.
Pour le Grand Prix de Belgique, Degner courre avec un plâtre et ne pourra pas faire mieux que 4e derrière les 3 Honda de Taveri, Phillis et Redman.

Pour son Grand Prix national, sur le circuit du Sachsenring, Degner remet les pendules à l’heure et remporte la course des 125 devant son rival pour le titre, Phillis. Luigi Taveri, 3ème de la course, est disqualifié pour être retourné aux stands pour changer un bracelet.
En Irlande pour le GP d’Ulster, c’est Takahashi sur Honda qui remporte la course et devient le premier japonais vainqueur en 125. Degner terminera 2e de ce GP en devançant son rival Phillis (3e).
A Monza pour le Grand Prix des Nations, Degner remporte la course des 125 alors que son principal adversaire pour le titre, Phillis est passé par deux de ses coéquipiers (Tanaka et Taveri). Par le jeu des résultats décomptés, Degner est en tête du Championnat du Monde 125.
Arrive l’avant dernier Grand Prix de la saison. La Suède va être la théâtre d’une rocambolesque aventure. Mais sur la piste rien n’est joué. Tout commence mal car Degner doit abandonner en 125, vilebrequin cassé. Mais quand tous les concurrents franchissent la ligne d’arrivée Degner, s’il avait été présent sur le circuit (voir ci-dessous) aurait retrouvé le sourire car Phillis termine 6ème et ne marque qu’un petit point insuffisant pour dépasser le pilote Allemand au championnat. Degner a toujours 42 points nets, 45 points bruts et 3 victoires. Phillis a 40 points nets, 48 points bruts et lui aussi 3 victoires. Il ne reste que le GP d'Argentine à courir. L'allemand ne peut améliorer son total que de 2 points en gagnant et l'Australien de 4 en gagnant ou 2 en finissant second. Degner sera champion du Monde si il gagne à Buenos Aires ou que Phillis ne soit ni premier ni deuxième. Pour être champion du Monde, Phillis doit absolument gagner ou finir deuxième derrière un autre que Degner. S'il est deuxième, ils seraient à égalité de points et c'est sa troisième place au TT qui lui donnerait l'avantage … en résumé ça va être très chaud pour la dernière course de l’année en 125. Mais toutes ses suppositions vont être mises à mal par la politique. Le lendemain du GP de Suéde, Walter Kaaden, responsable de l'écurie MZ cherche partout son pilote. Ernst Degner est introuvable … il a disparu... Mais revenons en arrière, car « l’affaire Degner » débute en juin à l'occasion du TT de l'Ile de Man. Jimmy Matsumiya, chef de l'équipe Suzuki, et Ernst Degner, sont logés dans le même hôtel, le Farnleigh à Douglas. Ils discutent et sympathise grâce à leur passion commune , le jazz. Mais ils ont d'autres raisons mieux se connaître. A ce moment-là, Suzuki a de gros problèmes techniques avec ses machines, elles sont trop fragiles et pas assez puissantes. Joe Ehlrich (EMC) a proposé ses services mais ses propres motos sont elles-mêmes fragiles et Matsumiya est beaucoup plus intéressé par la technique déployée sur les MZ par l’ingénieur Walter Kaaden. De son côté, Degner aurait bien envie de passer à l'Ouest avant que son pays ne ferme ses frontières. Les deux hommes parviennent vite à un accord de collaboration. Une nouvelle réunion secrète à Assen débouchera sur la signature d'un contrat. Degner s'engagera à développer les motos japonaises et Matsumiya à l'aider à quitter la RDA. Degner doit d'abord faire sortir sa famille de RDA. Avec l'aide d'amis allemands il organise la fuite de sa femme Gerda et de ses deux fils Olaf et Boris, 18 et 6 mois. Le 13 septembre, ils se cachent dans le double-fond du coffre d'une Lincoln Mercury, traversent la frontière et sont bientôt en sécurité en République Fédérale. Rassuré, Degner se rend alors en Suède pour le Grand Prix. Après sa casse en 125, il quitte le circuit et rejoint Matsumiya et deux autres japonais qui l'emmènent aussitôt en voiture vers l'Allemagne via le Danemark non sans avoir vérifié que Degner détenait bien quelques pièces MZ. Degner retrouve alors sa famille à Saarbrücken et peut enfin penser à la suite de sa carrière et, pourquoi pas, au titre de champion du Monde. Muni d'une licence allemande et d'un accord avec EMC, il se rendra au GP d'Argentine ... Mais avant, accusé par la Fédération est-allemande d'avoir saboté volontairement sa moto en Suède, d'avoir rompu son contrat avec MZ et d'en avoir divulgué les secrets. Le 25 novembre, il devra défendre son dossier auprès de la F.I.M. Il sera finalement condamné à une simple amende de 250 Franc Suisses pour n'avoir pas quitté son club dans les règles !

Après un accord avec Joe Ehrlich (EMC) et muni d'une licence ouest-allemande, Degner part pour Buenos-Aires. Malheureusement, la moto promise par EMC n'arrivera jamais sur le circuit. Degner refusera alors de piloter une Bultaco proposée par les organisateurs et il assistera impuissant à la victoire de son rival australien. Tom Phillis remporte finalement le titre de Champion du Monde.
Ensuite Degener, comme le prévoyait son contrat aide Suzuki dans le développement de ses motos. Selon différentes sources, Degner arrive à l'usine de Suzuki à Hamamatsu, au Japon, sous le pseudonyme de "Eugen Müller" de Zürich, emportant avec lui quelques pièces de MZ (cylindre, piston, vilebrequin et disque-clapet), plus quelques dessins. 

 ACTE 6 – Un titre de champion du monde et la liberté !

Pour la saison 1962, Degner défends donc les couleurs de Suzuki et il essayera de décrocher pour le constructeur japonais le titre mondial des 50 cc, nouvelle classe dans le championnat du monde. Mais pour le premier Grand Prix de la saison (Espagne), c'est l'Allemand Hans-Georg Anscheidt et son Kreidler officiel, vainqueurs en 1961 de la Coupe d'Europe des 50cc, qui remportent le premier GP 50cc de l'histoire. Kreidler va récidiver pour le Grand Prix de France, Jan Huberts, signe la première victoire néerlandaise en GP au guidon de son 50 Kreidler. Dès le Grand Prix suivant (Tourist Trophy) la machine Degner-Suzuki va se mettre en route et gagner 4 Grands prix d’affilés. Ensuite, Degner se blesse lors du Grand Prix d’Ulster et ne participera pas au GP d’Allemagne de l’Est, qui sera remporté par Jan Huberts sur Kreidler. A Monza pour le Grand Prix des Nations, Degner est toujours absent et c'est Anscheidt (Kreidler) qui l'emporte en doublant Itō (Suzuki) dans le dernier virage. En Finlande c’est Luigi Taveri et le 50 Honda qui gagnent et connaissent insi leur premier succès dans la catégorie. Malgré le retour de Degner qui finit 4e, Anscheidt reste en tête avec 36 points nets contre 35 au pilote Suzuki. Tout se jouera donc à Buenos Aires où une place de deuxième suffirait à Degner même si Anscheidt gagne. En Argentine, blessé de nouveau aux essais, Degner a dû partir du fond de la grille, poussé par un assistant. Il réussit toutefois à rejoindre et dépasser Anscheidt mais laissera son coéquipier chez Suzuki Hugh Anderson remporter son premier GP. Un an après avoir perdu ici même le championnat 125, Ernst Degner remporte le premier titre des 50cc.
Pour Suzuki également, Il s'agissait du premier titre de Championnat du monde. Il faudra attendre encore longtemps pour voir la marque japonaise remporter de nouveaux titres avec Barry Sheene en 1976 et en 1977 et sa RG 500 qui était propulsée par un moteur quatre cylindres en carré deux-temps avec distribution par disques rotatifs rotatives, technique issues de la MZ 125 cm3. 

ACTE 7 : la fin des Grands prix

Jusqu’en 1966, année de l’arrêt de la carrière de Degener, les années ont été faites de hauts et de bas.En 1963, il repart avec l’usine Suzuki. Il a comme coéquipiers, Hugh Anderson, Frank Perris, Bert Schneider et les japonais Michio Ichino, Mitsuo Itō, Isao Morishita. L’année commence bien, car Degner remporte le 2e Grand Prix de la saison (Allemagne) en catégorie 125. Il remportera également le GP de France en 50 cc. Mais c’est son coéquipier, Anderson, qui va rafler les titres en 50 et 125. Degner sera classé 3e du championnat du monde 50 cc (1 victoire et 3 deuxièmes place et une troisième place) et 6e au classement final des 125 cc (1 victoire et 2 troisièmes place). Lors du dernier Grand Prix de la saison (Japon), Degner est victime d’un terrible accident. Pour ce Grand Prix, Suzuki présentait pour la première fois une 250 4-cylindres en carré, 2-temps (la RZ63) que pilotaient Anderson, Degner et Perris. Malheureusement, Degner, à son guidon, chutera dès le premier tour dans le virage avant le pont. Ayant pris feu avec sa machine, il sera sauvé des flammes par l'intervention de son coéquipier Perris qui s’est arrêté pour lui porter secours. Degner passera de longs mois à l'hôpital, au Japon d'abord, puis en Allemagne. Le virage où il est tombé portera désormais son nom. En 1964, suite à ses graves brûlures, Degner subi de nombreuses greffes, dont certaines au visage, dont les traits ont été définitivement modifiés. Cet accident a bien entendu touché le physique de Degner mais également son psychisme. Lorsqu’il revient dans le paddock du Continental Circus, , en septembre 1964, lors du GP des Nations à Monza, il n’est pas complétement remis , mais avec courage il terminera sur le podium de la course des 125 en prenant la 3e place. Ensuite, un « pied de nez » au destin, il gagnera la dernière course de la saison en 125 cc, (Japon) sur le circuit où il avait eu son terrible accident en 1963. Il sera finalement classé 6e du mondial 125 en n’ayant participé qu’à deux courses.En 1965, l’année débute en fanfare pour Degner et Suzuki. Lors du premier GP de la saison qui se déroulait sur le circuit de Daytona (USA), et en l’absence des Honda, qui comme l’année précédente ont boycotté la course américaine, les pilotes Suzuki trustent le podium en 50 et 125. En 50 cc c’est Degner qui l’emporte devant Anderson et Ichino. En 125 cc, c’est Anderson qui gagne devant Degner et Perris. Pour Degner, en 50 cc, après sa victoire au GP de Belgique, le titre est encore possible et il se jouera lors du dernier GP, au Japon ! Mais, Degner se casse la jambe lors du GP des nations à Monza dans la course des 125 et ne pourra pas participer au GP du Japon. Suite à cette chute il fera neuf mois d’hôpital ! Pour cette année 1965, Degner finira 4e du mondial en 50 cc et 125 cc.1966, sera la dernière année de compétition pour Degner. Après sa grosse chute de Monza, il ne peut recourir que lors du Dutch TT d’Assen qui se déroulait fin juin, il terminera 7e de la course des 50 cc. Toujours dans la catégorie 50 cc, Degner ne marquera que 3 points, ceux de la 4e place au Tourist Trophy et finira à la 6e position au classement du championnat du monde 50.
Au cours de sa carrière, en Championnat du Monde, Ernst Degner est monté 38 fois sur le podium , a remporté 7 victoires en 50 cm3 et 8 victoires en 125 cm3 et a effectué 13 meilleurs tours en course.  

ACTE 6 : Clap de fin … reconversion et mort suspecte !

Après sa carrière de pilote, Degner entame sa reconversion en Allemagne de l'Ouest, où il formait techniquement le personnel des concessionnaire Suzuki. Depuis son terrible accident de Suzuka et ces horribles brûlures, Degner doit prendre des antidouleurs, dont il deviendra vite dépendant. Du côté de sa famille, depuis le terrible de Suzuka, Ernst n’est plus le même et Gerda décide de se séparer de son mari, le divorce est prononcé en 1972. Il achète ensuite un appartement à Ténériffe, mais sa condition physique et mentale se détériore rapidement. Suite à un appel au secours de son père, Olaf décide d’aller à Ténériffe chercher son père pour le ramener en Allemagne. Mais son père est décédé le 10 septembre 1983, à seulement de 51 ans. Aujourd’hui Gerda et Ola vivent à Ténériffe. Concernant l’origine de la mort de Degner, des rumeurs ont persisté pendant des années, en disant que Degner s’est suicidé, ou qu’il est mort d’overdose, ou bien qu’il aurait été exécuté par la Stasi … aujourd’hui Ernst repose dans le cimetière d’Arona.

THE END 

Francis BOUTET 


Qui était Walter Kaaden ?


Walter Kaaden est né à Pobershau, Saxe, Allemagne. Son père travaillait comme chauffeur pour le directeur des ventes à l'usine DKW. À l'âge de huit ans, il a assisté à l'ouverture du circuit du Nürburgring ce qui lui donna le virus de la course moto. Kaaden a étudié à l'Académie technique à Chemnitz. En 1940, il rejoint l'usine d'avion Henschel à Berlin-Schoenefeld travaillant sous les ordres Herbert A. Wagner, le concepteur du HS 293 (fusée radio-guidée). Kaaden travaillait près de Mittelwerk lorsqu'il fut capturé et emprisonné par les américains à la fin de la guerre. Il retourne finalement à Zschopau pour démarrer une entreprise de bois spécialisée dans les fermes de toit. Walter Kaaden construit sa première moto de course, sur la base d’une DKW RT125. Kaaden a commencé à développer des chambres d'expansion inventés par Erich Wolf (le concepteur de la DKW). Kaaden utilisait un oscilloscope pour examiner la résonance dans le système d'échappement et fabriqua des profils spécifiques de pots pour maximiser l'efficacité du moteur. Le résultat de ce programme de développement a été, en 1954, la création d’un moteur de course, 125cc deux temps de 13 ch, soit 104 ch/litre, ce qui était remarquable pour l’époque.
 

Statistiques

AnnéeCat.Départs1er2e3eTot.MotoPointsPos.
196650cc10000Suzuki36
1965125cc41203Suzuki234
196550cc52024Suzuki264
1964125cc21012Suzuki126
1963125cc41023Suzuki176
196350cc61416Suzuki303
1962125cc20000Suzuki511
196250cc64105Suzuki471
1961250cc10000MZ313
1961125cc73306MZ422
1960250cc20011MZ58
1960125cc41023MZ163
1959250cc40112MZ144
1959125cc31012MZ135
1958250cc10000MZ314
1958125cc40011MZ97
1957125cc10000MZ113




VIDEO DE SANS CONCESSION / AFTER SUNDAY

 

Commentaires
* L'e-mail ne sera pas publié sur le site web.