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Gérard Debrock

né le 22/02/1942 


Après l'article sur Roger Ruiz, j'ai demandé à Gérard Debrock (merci à Jean Claude Jacq) s'il voulait bien nous parler de sa carrière moto pour BIKE 70... Après quelques conversations téléphoniques, Gérard décide de coucher sur le papier quelques uns de ses souvenirs. Quelques semaines après, je reçois par courrier une grosse enveloppe avec de très nombreuses photos et 6 pages racontant en détail les années de compétition de Gérard. De son coté Jean Claude Jacq numérise les vidéos super 8 de Gérard et me les envoie.
Plus qu'une biographie de Gérard Debrock, grâce au texte, aux photos et aux vidéos c'est une tranche de vie et un témoignage passionnant sur la course moto des années 70 que Gérard nous fait vivre. Derrière le  champion (modeste), j'ai découvert un homme passionné dont la conclusion qu'il nous livre en fin d'article résume toute sa philosophie de la course moto et de la vie. "J'ai toujours abordé la course comme un loisir. je n'ai jamais pensé en faire un métier comme certains ont pu le faire à la fin des années 70. Je me suis régalé, peu blessé, tout ça pendant une époque formidable. Mes performances en vitesse n'ont pas toujours été excellentes, mais je ne devais rien à personne. Par contre en endurance, c'est différent car derrière les pilotes il y a toute une équipe. Dans cette discipline j'ai pas mal réussi, mais pour réussir en endurance pas mal de facteurs interviennent. pour ce qui me concerne, j'ai toujours eu une très bonne condition physique, car étant assez éclectique, je pratiquai régulièrement l'aviron, la musculation et du volley ball. Au niveau pilotage sans être très rapide, j'étais capable de tenir un rythme élevé très longtemps et sous la pluie j'étais assez bon ... je crois ! Mais je le répète, la course était un loisir et je n'étais pas prêt à prendre tous les risques. "Francis 


FB : Gérard peux tu te présenter ?

GD : Je suis né le 22 février 1942 à Saint Germain en Laye. J'ai une soeur et un frère qui est décédé. Je suis issu d'un milieu familial "bourgeois" puisque mon père dirigeait une fonderie de métaux non ferreux fondée par mon grand père. J'ai eu la chance de toujours habiter dans un pavillon et un jardin. 

FB : Gérard et l'école ?

GD : Je suis allé à l'école puis au lycée jusqu'au bac ... que j'ai brillamment ... raté. Alors direction l'usine qui me plaisait beaucoup plus que les études,  y ayant déjà travaillé pendant les vacances dés l'age de 15 ans

FB : Tes débuts en moto

GD : Le démon de la moto m'a pris vers l'age de 20 ans lorsque j'ai acheté une 700 Royal Enfield Constellation après avoir roulé en Vespa depuis l'age de 16 ans. J'ai acheté cette moto parce qu'un garçon qui habitait près de chez moi en avait une et j'étais en admiration devant sa moto. Je me suis engagé à la côte Lapize et ensuite à une course de motos de série à Montlhéry .. dans les 2 cas les résultats ont été modeste ... très modestes !!! ... mais la passion commençait ... Avant de partir à l'armée je l'ai vendue et je passais mon temps de libre à dévorer Moto revue et je commençais à m'intéresser à la technique que je ne connaissais pas du tout.

FB : Tes vrais débuts en compétition

GD : Au retour de l'armée, début 1964, à cause de la pression parentale (à cette époque on écoutait ses parents, même à 22 ans), j'accepte de ne pas faire de course ... ça va durer 10 mois. A l'époque j'avais un bon copain que j'ai connu à l'école Breguet, Philippe Daric qui était passionné de course et avec qui j'étais resté en contact. On s'est bien "chauffé" tous les deux, tant et si bien que début 1965 nous décidons d'acheter chacun une Norton 88 SS pour courir en formule sport.... et voilà c'était parti ... Mes résultats en formule sport n'ont pas été brillants ... je ne m'en souviens même pas .... par contre ce que je me rappelle c'est d'avoir fait réparer la magnéto de nombreuses fois. 

FB : Ensuite ?

GD : En 1966 j'ai acheté une 250 Bultaco pour rouler dans deux catégories. Mais quelle bête à soucis ... elle n'a bien fonctionné qu'une seule fois, à la première course, le Critérium du Mans, ensuite c'était panne sur panne. En 1967 j'ai alors acheté une 500 Manx ex Barbaroux ... et là c'était pire qu'avec la 88, car beaucoup plus difficile à régler ... bilan, absence de résultat car étant donné que je cassais tout le temps, je roulais très peu et de moins en moins bien car pas en confiance ... Pour revenir sur la Bultaco, je voudrai parler de Jacques Roca qui était à l'époque le roi du cylindre à trous et qui arrivait à bien faire marcher ces fragiles espagnoles. Avec sa meuleuse il faisait des trous gigantesques dans les cylindres. On était très contents, mais je crois qu'il prenait bien garde à ce que nos moteurs ne soient pas plus puissants que le sien. je garde néanmoins un très bon souvenir de lui. Il était toujours avec de belles filles et bien qu'il ait été blessé en Algérie assez gravement, c'était un athlète. 

FB : Ta première victoire ?

GD : En 1969 j'en ai eu assez des anglaises hors d'âge et des espagnoles ... alors j'ai décidé d'acheter la dernière merveille qui venait de sortir ... la LINTO ! J'ai encore eu des déboires avec cette moto, mais quel plaisir à piloter et en plus j'étais la "star" du paddock !!!. Je n'ai gagné qu'une course avec cette moto, c'était le Grand Prix de Mettet en 1970. Quel régal de mettre le 2e de la course à 1 minute ... c'était Tébec sur une H1 spéciale. Toujours en 1970, j'ai été embauché par Honda France pour les 1000 km du Mans et le Bol d'Or sur une Daytona. Malheureusement j'étais associé à Christian Bourgeois qui ne savait pas conduire une moto sans faire cirer l'embrayage comme sur les TZ Mais celui de la Daytona ne supportait pas ça !!! Au Mans il m'a fait le coup et cela nous a coûté le podium. Pour le Bol, il remet ça et là je suis obligé de faire un tour à la poussette. Finalement nous abandonnons à minuit à cause d'une bielle casée. 

FB : 1971 à été un tournant pour toi ?

GD : En 1971, malgré la fragilité de la Linto, j'ai acheté le nouveau modèle avec culbuteurs en titane et les gros carbus, le carénage avait été modifié et elle marchait très bien mais malheureusement la Kawa 500 H1R était arrivée, c'était la fin du 4 temps. j'ai fini la saison avec quelques places d'honneur et je l'ai ensuite mise en vente. Elle a été acheté par un collectionneur, qui il y a quelques années, m'a refusé de la piloter de nouveau. Mais en 1971 j'avais également fait l'acquisition d'une 250 Yamaha TD2 d'occasion et là, j'ai enfin connu le plaisir de finir les courses. C'est vrai que cette anée 71 a été très bonne pour moi et j'ai réalisé quelques belles prestations. Michel Laprie, brillant préparateur au Vésinet m'a engagé sur sa 750 Honda aux 1000 kilomètres du Mans, où j'a été très bon en mettant un tour à tout le monde lors de mon premier relais sous la pluie, malheureusement mon équipier a chuté lors de son premier relais et a mis la moto en miette ... ainsi que lui.
Aux 4 Heures de Montlhéry, Michel Rougerie, m'avait appelé pour rouler avec lui et nous avons gagné très facilement ... (voir vidéo) ... ne me demande pas le podium je ne m'en souviens pas !
En endurance, pour le Bol j'ai été engagé par Georges Monneret lui même sur les conseils d'Olivier Chevalier avec qui je devais piloter l'une des 2 Triumphs d'usine. Sûrement la meilleure moto du plateau, auréolée de la victoire en 70. Nous avons maintenu un bon rythme pendant 10H, puis une panne électrique nous a arrêté nous faisant dégringoler à la 13e place. Ensuite il a fallu cravacher pour remonter et vers 7H du matin j'ai malencontreusement  roulé sur une bande blanche très glissante ... et ce fut la chute au garage vert ... moto détruite ... "game over". Ce résultat très décevant m'a par contre fait progresser dans ma gestion de la course.
Tien une petite anecdote, en 1971, j'ai également fait du side !!! En effet au Paul Ricard pour dépanner Fourneaux j'ai joué le rôle de singe dans son side. Cette courte expérience m'a guéri du rôle de passager. 

FB : 1972 c'est l'année de ta première victoire au  Bol d'Or ?

GD : J'ai attaqué la saison 72 en confiance avec une TD3 neuve, j'ai gagné une course au Mans devant Ben El Hadj, par contre le reste de la saison a été moyen. J'ai le souvenir d'une  course à Dijon ou j'ai roulé dans la roue de Tchernine sans pouvoir le doubler. Fernandez était loin devant avec un avion de chasse ! J'ai également le souvenir d'une anecdote dont je suis très fier. André Kaci était en tête du championnat de France national, mais il a cassé sa moto aux essais (une Nougier). Dominique Borredon, jolie jeune femme pilote, vient me voir pour me demander de lui prêter ma TD3, sans quoi il perdait le championnat. J'ai donc prêté ma moto et Dédé, un brillant pilote, s'est tout de suite adapté à la conduite de la Yamaha et en partant dernier il a remporté la course et le championnat. Cette année là j'ai roulé aux 1000 km du Mans avec une H1R ex Ravel et ça marchait assez bien jusqu'à la chute de mon coéquipier William Gougy. J'ai ensuite repris la moto et en rétrogradant dans le chemin aux Boeufs elle a calé ... j'ai rembrayé et je suis  passé par dessus la moto, je me suis cassé le scaphoïde, seule fracture de ma carrière malgré les nombreuses gamelles .. surtout à mes débuts. 

FB : Et le Bol ?

GD : Pour le Bol j'ai été embauché quelques mois avant par Robert Assante qui travaillait chez Japauto. Cette course a été très bien préparée par M. Villaseca  qui nous a fait faire un test de 24 H au Mans ... en juillet.
Le team était très impressionnant avec 3 motos engagées, une blanche pour Assante et Bettiol, une bleue pour Tchernine et Bourgeois et une rouge pour moi et Roger Ruiz. Je te résume la course. Nos principaux adversaires étaient des Italiens sur une Guzzi d'usine très rapide. Nous sommes restés dans leurs roues jusqu'aux alentours de minuit, quand une averse s'est mise à tomber et ils sont allés à la faute. Ensuite nous avons été en tête jusqu'au bout devant Godier et Genoud. Notre victoire nous la devons à une excellente moto et un très bon team. Roger ayant fait le départ, j'ai fait le dernier relais et passer la ligne d'arrivée en vainqueur, avec la piste envahie par le public, a été un grand moment. Un spectateur m'a pris sur ses épaules pendant 20 minutes jusqu'au podium ... costaud le mec ! (voir vidéo).

VIDEOS BOL 1972

FB : 1973 fut une bonne saison en endurance ?

GD : Oui, mais  heureusement car en vitesse, même si ce fut une assez bonne saison, je courrais en 250 et 350,  je n'ai rien gagné. Par contre en endurance il n'y a eu que du bonheur. Je faisais équipe avec jean Claude Chemarin sur le 860 de Laprie ... c'était un avion de chasse avec lequel nous avons gagné les 1000 km de Mettet. Nous avons également terminé 5e aux 24H de Barcelone. Ce fut une course difficile et nous étions vraiment heureux de pouvoir la terminer. J'ai pris le premier relais de cette course, et grâce à un départ canon, j'ai fait le premier tour en tête, 200 mètres devant tout le monde, à la surprise des spectateurs espagnols qui attendaient un équipage ibérique. C'était le grand silence ... ils devaient se dire ".. mais qui c'est celui là ???". Nous aurions certainement pu faire mieux que 5e, gagner une ou deux places car le problème c'est que le circuit de Barcelone tourne beaucoup à gauche et nous étions gênés par le carter d'alternateur, beaucoup plus gros que celui de la Daytona, qui frottait constamment et nous faisait perdre épreuve ... un exploit à l'époque.

VIDEO  24H de Montjuich 1973
avec Gérard Debrock

FB : Parle nous ce cette 2e victoire au Bol d'or 1973

GD : En 1973, chez Japauto, M Villaseca a voulu changer les équipages ... pourquoi ? Il m'a mis avec Thierry Tchernine, moi ça me plaisait bien car je connaissais ses qualités de vitesse et son aisance sous la pluie. Mais le "coup vache", ça a été de mettre un jeune qui sortait du critérium 750 avec Roger Ruiz... le pauvre il a souffert avec un équipier pas au niveau. Il faut dire quelques mots des carénages utilisés cette année là, sûrement pas le fruit d'études aérodynamiques poussées ... bien au contraire. Aux 1000 km du Mans, aux essais nous n'arrivons pas à faire de bons chronos, nous avons alors décidé de faire des chronos sans le carénage ... nous avons amélioré nos temps de 2 secondes !!!! Mais malgré cela M. Villaseca a voulu que nous courrions avec. En course nous avons quand même réussi à finir 2e et 3e. Par contre un très bon point car sous la pluie du Bol pendant 15 heures il nous a très bien protégé et sur 24 heures c'était un élément de confort non négligeable. 

FB : 1974 tu rejoins le team Honda

GD : En 1974, je n'ai pas pu me mettre d'accord financièrement avec Villaseca sur mes primes, j'étais moins payé que Bourgeois et Tchernine avec pourtant 2 victoires, j'ai donc signé avec Honda pour les 1000 km du  Mans, le Bol et les 24H de Spa, avec Jean Claude Chemarin comme coéquipier. Notre chef chez Honda était Jean Louis Guillou, qui sans être motard lui même, avait un regard acéré sur la course en général. De plus il était d'un abord très agréable et j'ai beaucoup de plaisir à le revoir aujourd'hui.
Pour les courses de cette année 1974, nous avons terminé 9e des 1000 km du Mans avec une 750 Honda , même dopée en 860, qui était dépassée. Pour le Bol une belle 3e place récompense nos efforts car le course fut très difficile psychologiquement. L'organisation avait répandu sur la piste une poudre qui absorbait l'huile répandue ... ça marchait bien, sauf que cette poudre se collait sur nos pneus et nous a fait chuter 5 fois !!!!
Au mois d'août nous avons gagné les 24 h de Spa haut la main, mais il faut reconnaître que la chance nous a bien aidé car les favoris, Godier et Genoud ont cassé un ressort se soupape dés le départ et n'ont jamais pu nous repasser et les anglais Williams et Williams sur la Honda Anglaise ont quant à eux chuté dés les premiers tours, se blessant assez sérieusement. Même si la chance était de note coté, je suis fier de notre prestation, car nous avons battu le record de vitesse sur 24H du circuit ... et le record n'a jamais été battu. 
Coté vitesse ça c'est moyennement passée, mais avec quand même une 8e place au Grand prix de France 350 cc. 

VIDEOS 24 H de LIEGE 1974

FB : Parle nous du Team Delta Charly

En 1975, avec Jean Claude Chemarin, nous formons le Team Delta Charly, avec comme objectifs de faire chacun les 3 catégories (250,350 et 750), mais pas sur tous les circuits. Coté résultats cette année n'a pas été terrible, par contre je me souviens de quelques anecdotes. Pour les 200 miles du Paul Ricard notre mécano a fait par erreur deux fois le plein d'huile de la boite de vitesse des 700 TZ ... après quelques belle glissades nous rentrons au stand sans être tombés et nous repartons une fois l'excédent d'huile enlevé ... nous avons s terminé la course aux 17e et 18e place... Une autre, à Brands Hatch, au mois d'août, nous étions engagés aux Hutchinson 100 sur le circuit utilisé à l'envers. Notre mécano un peu néophyte, s'est laissé "intoxiquer" par le mécano d'Estrosi qui lui avait dit qu'ici il fallait mettre des gicleurs avec 20 points de plus !!! Il l'a fait sans m'en parler et évidemment ma moto n'avançait plus. C'était aussi cela la "camaraderie" du paddock ... ça n'était pas grave, je roulais là pour m'amuser, mais j'ai commencer a moins m'amuser quand j'ai commencé à me faire doubler par les 350 !!!
Pour le Bol je n'ai pas eu de guidon d'usine, alors avec Jean Paul Boiner qui avait un bon contrat avec BP et Murit, nous avons décidé d'aligner la 700 TZ qui était préparé par la SMEIG. Nous avons réalisé la pole position devant Godier/Genoud et au bout de la course nous terminons 6e ... mais avec une moto complètement à l'agonie. On aurait pu faire mieux, mais il fallait changer les plaquettes de freins à chaque relais et sans compter la batterie qui ne tenait pas la nuit et qui nous a également beaucoup pénalisé.
 

FB : En 1976 tu avais décidé d'arrêter la course ?

GD : c'est vrai, je voulais arrêter de courir, mais j'ai quand même décidé de courir les 1000 km du Mans avec Boiboi sur la moto du Bol 1975 ... et nous avons terminé 3e. J'ai également pu participer aux 1000 km de Mettet sur une Honda d'usine grâce à Jean Claude Chemarin, mais nous avons cassé au bout de 2 relais.... voila fin de l'aventure.

FB : Fin de l'aventure ... pourtant on te revoit au guidon d'une moto de course en 1979 ?

GD : Oui, ma carrière moto était normalement terminée mais pour faire plaisir à un copain, j'ai fait une pige au Bol d'Argent 79 sur une 1000 Kawa. Cette course s'est vite terminée car le copain s'est mis au tas dés son  premier relais...

FB : Aujourd'hui quel est ton regard sur ces années de course ?

GD : J'ai toujours abordé la course comme un loisir. je n'ai jamais pensé en faire un métier comme certains ont pu le faire à la fin des années 70. Je me suis régalé, peu blessé, tout ça pendant une époque formidable. Mes performances en vitesse n'ont pas toujours été excellentes, mais je ne devais rien à personne. Par contre en endurance, c'est différent car derrière les pilotes il y a toute une équipe. Dans cette discipline j'ai pas mal réussi, mais pour réussir en endurance pas mal de facteurs interviennent. pour ce qui me concerne, j'ai toujours eu une très bonne condition physique, car étant assez éclectique, je pratiquai régulièrement l'aviron, la musculation et du volley ball. Au niveau pilotage sans être très rapide, j'étais capable de tenir un rythme élevé très longtemps et sous la pluie j'étais assez bon ... je crois ! Mais je le répète, la course était un loisir et je n'étais pas prêt à prendre tous les risques. FB : Pratiques tu encore la moto ou d'autres sports ?Depuis un vingtaine d'année et encore aujourd'hui je roule un peu en enduro, c'est très amusant, et comme j'aime la nature, c'est un plaisir pour les yeux ... sinon je fais du ski et du VTT. 


 INTERVIEW DE JACQUES BUSSILLET - SALON MOTO LEGENDE 2011 

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