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Jean Philippe Ruggia

Photos Manfred Mothes

Né le 1er octobre 1965 à Toulon

Jean-Philippe Ruggia est le fils d’un concessionnaire Yamaha qui l’aidera à débuter en compétition.

En 1984, il participe à la Coupe RD350LC. Jean Philippe peut dès la première année, montrer toute l’étendue de ses talents de pilote en terminant 4e de la Coupe et en remportant la finale européenne en fin de saison et ce challenge l’année suivante.

En coupe Yam avec Philippe Michel


En 1985, il refait une saison de Coupe Yam et cette fois ci la gagne, remportant toutes les manches sauf la première, disputée sur le circuit du Mans, qui sera remportée par Christophe Bouheben.

En 1986, fort de son succès en Coupe Yam, Jean Philippe attaque de front le Championnat de France et le Championnat d’Europe. En Championnat de France 250 il termine 1er national et en Championnat d’Europe, avec 3 podiums dont une victoire en Espagne, il terminera la saison à la seconde place derrière l’autrichien Hans Lindner.

En 1987 (N°21), il dispute l’intégralité du Championnat du monde sur une Yamaha 250 TZ. Jean Philippe marquera des points en Espagne (7e) et en France (8e). il terminera à la 17e place du classement final du Championnat du Monde 250cc. Cette même année il dispute le championnat de France Open 250 qu’il remportera avec brio face à des adversaires comme Sarron, Mattioli, Bertin etc 

En 1988 (N°17), Jean-Claude Olivier le contacte pour faire partie de l’Ecurie « Sonauto Gauloises Blondes Mobil1 ». Avec une bonne 250 TZ, mais dont les performances sont quand même en retrait par rapport au 250 YZR, Jean Philippe réalise une bonne saison. Ses performances sont d’autant plus remarquables qu’ont peut noter sur la grille de départ la présence de nombreux pilotes d’usine dont l’armada des pilotes Honda (Sarron, Mang, Pons, Cardus,, Cornu, Roth, Shimizu …) sans oublier les « officiels » Yamaha (Lavado, Wimmer, Cadalora, Garriga). Au milieu de cette meute d’excellents pilotes, Jean Philippe marquera des points à chaque Grand prix, sauf en Yougoslavie. Il réussira même à monter sur la 3e marche du podium au GP d’Espagne, devançant des pilotes officiels comme Cornu, Shimizu, Roth, Cadalora … Au classement final du championnat du monde 250, il terminera à une très belle 7e place juste devant une certain Anton Mang et de nombreuses autres motos d’usine.
Jean Philippe Ruggia commence à se faire un nom dans le sport moto international par ses résultats, mais également par son style de pilotage, très déhanché où le coude frôle souvent les vibreurs.
En novembre 1988, il se blesse lors d’essais privés organisés par Michelin sur le circuit du Mans.

En 1989 (N°7), Jean Philippe disposera d’un 250 Yamaha YZR d’usine toujours au sein de l’écurie française « Sonauto Gauloises blondes Yamaha ». Mais cette année encore ce sont les Honda NSR officielles qui vont faire la loi, seuls Kocinski et Cadalora vont sauver l’honneur des pilotes Yamaha en remportant chacun 2 victoires. De son côté Jean Philippe ne joue pas les figurants et montera 3 fois sur le podium. Dès le 2e Grand Prix, en Australie, Jean Philippe va faire trembler les favoris. Auteur de la pole position, il se battra toute la course avec le pilote officiel Honda, Sito Pons, échouant pour la victoire à seulement 13 centième du pilote ibérique ! Ruggia montera une nouvelle fois sur le 2e marche du podium au GP des nations (Italie), après avoir terminé 3e du GP d’Espagne. Lors du GP de France, en catégorie 250, tous les espoirs reposent sur les épaules de Jean Philippe. Poussé par le public il réalise une superbe pole position, mais en course il ne pourra faire mieux que 5e à 3 petites secondes du vainqueur, Cardus. Au classement final du Championnat du Monde, Jean Philippe sera classé 7e comme en 1988.

En 1990 (N°14), Jean Philippe Ruggia va accéder à la catégorie reine et fera équipe avec Christian Sarron dans l’équipe Sonauto Yamaha qui dispose des Yamaha officielles YZR500 OWC1. Cette saison encore Jean Philippe aura fort à faire face aux pilotes expérimentés que sont Gardner, Doohan, Chili et Pons pour Honda, Rayney, Lawson, Taira et Garriga qui disposent également de Yamaha officielles, sans oublier les pilotes Suzuki, Schwantz et Magee … que du beau monde.
Dès le premier Grand Prix, à Suzuka, il termine 8e, devançant Shinichi Ito et Jean Garriga. En Belgique sous la pluie, il va faire étalage de son sens du pilotage et finira la course en 2e position, derrière Wayne Rainey mais devançant dans l’ordre Eddie Lawson, Christian Sarron, Alex Barros et Mick Doohan. Jean Philippe sera classé 8e du Championnat du Monde 500, juste devant son coéquipier Christian Sarron. Pour une première saison en catégorie reine, c’est une très belle performance.

En 1991 (N°8), Jean Philippe Ruggia dispose d’une nouvelle 500 Yamaha officielle (YZR500 OWD3). Mais cette année il sera associé à Adrien Morillas au sein de l’écurie « Yamaha Sonauto Mobil 1 ». Pour le 1er Grand prix, au Japon, Jean Philippe réalise le 7e temps des essais, mais abandonnera dans le 9e tour. Son coéquipier, Adrien Morillas, prendra la 12e place. Au Grand Prix suivant, il ne peut faire mieux que 7e à 38 secondes du vainqueur, Wayne Rainey. L’espoir renait pour le Grand prix des Etats Unis où il termine au pied du podium (4e). En Espagne et en Italie, Ruggia termine 5e. Il abandonne ensuite au GP d’Allemagne sur blessure et sera absent également lors du GP d’Autriche. Il revient pour le Grand Prix d’Europe à Jarama et termine 7e. A Assen il gagne une place pour finir 6e. Pour son GP national, sur le Paul Ricard, Jean Philippe ne pourra pas faire mieux que 5e. Résultat nul au GP de Grande Bretagne, 10e au Mugello pour le GP de San Marin il finira par déclarer forfait après une chute aux essais au GP de Tchécoslovaquie. On parle d'une brouille entre lui et Sonauto. Au GP de vitesse du Mans, Mackenzie est de retour chez Sonauto … et Ruggia abandonne. Ruggia sera classé 10e du Championnat du Monde 500, juste devant son coéquipier Adrien Morillas. 

En 1992 (N°9), Il revient en catégorie 250 cc et signe chez Gilera et aura comme coéquipier un certain Carlos Lavado. Cette saison, Jean Philippe Ruggia ne marquera des points qu’en Australie, au GP d’Europe et en Afrique du Sud. Avec 6 points, il terminera la saison à le 17e place au championnat du monde. Lavado, quant lui marquera 4 points et terminera 19e.

Pour la saison 1993 (N°17), Ruggia signe en 250 avec l’usine Aprilia. L’usine italienne qui avait permis à Loris Reggiani d’être vice-champion du monde l’année précédente. Le pilote italien sera d’ailleurs son coéquipier avec également Zeelenberg. Jean Philippe marque ses premiers points dès le premier Grand Prix, en Australie, il termine 9e et première Aprilia. A noter pour ce grand prix, la première victoire de Tetsuya Harada sur Yamaha. Pour le GP suivant (Malaisie), Jean Philippe ne marquera aucun point. En effet, comme d’autres pilotes (Capirossi, Biaggi et Cardus), il sera déclassé pour avoir volé le départ. Au GP du Japon, Jean Philippe commence à se bagarrer dans le paquet de tête, il finira 5e. Au GP d’Espagne il monte sur la 3e marche du podium, derrière Harada et Biaggi. Jean Philippe va ensuite accumuler les bonnes places et terminera la saison avec deux victoires. Au Grand Prix de grande Bretagne, il devance Capirossi et Reggiani et cerise sur le « pudding » il réalise le meilleur tour en course. 

Le journal belge « Le Soir » raconte : « En 250 cc, le bonheur du Français Jean-Philippe Ruggia était égal à celui illuminant le visage de Cadalora dans la catégorie reine. Imaginez que la dernière Marseillaise à avoir secoué d'émotion un vainqueur de Grand Prix datait de 1988 avec la victoire de Dominique Sarron au Brésil! Pour offrir ce succès à son pays et, aussi, à l'écurie Aprilia, Ruggia a dû livrer bataille à l'Italien Loris Capirossi (Honda), qui sortait d'un Grand Prix de Saint-Marin victorieux. Auteurs des deux meilleurs temps aux essais, ces deux concurrents creusèrent l'écart avec le peloton pour s'expliquer longtemps roue dans roue. En vue du but, Ruggia prit trois secondes d'avance pour mieux célébrer le moment sans doute... Le Japonais Tetsuya Harada, toujours en tête du championnat du monde, a été victime d'une chute et a été évacué en direction d'un hôpital voisin. Un premier bulletin de santé se voulait rassurant en ne mentionnant aucune blessure grave. »

En Italie, sur les terres d’Aprilia, il gagne devant ces mêmes pilotes italiens…. Bravissimo Jean Philippe !
Au classement final du Championnat du monde 250, Jean Philippe terminera 6e.

 En 1994 (N°17), il remet le couvert avec Aprilia. Comme coéquipier il aura l’italien Max Biaggi et le francais Jean Michel Bayle. La concurrence va être rude ! Max Biaggi va d’ailleurs donner le ton dès le premier grand prix (Australie) en remportant la course. Jean Philippe ne démérite pas puisqu’il termine 4e à seulement 4 secondes de son coéquipier. A noter la belle 10e place de Jean Michel Bayle. Pour le grand prix suivant sur le circuit de Shah Alam en Malaisie, on reprend « presque » les mêmes pour les mêmes résultats … Biaggi gagne et Ruggia termine 4e. Bayle gagne quelques places, 7e. Au Japon, malgré sa pole position, Biaggi ne pourra rien faire contre les japonais, il finira 4e et Jean Philippe terminera 7e. en Espagne, Biaggi est bien parti pour gagner, mais après avoir réalisé le meilleur tour en course il doit abandonner et laisse le champ libre à jean Philippe Ruggia qui l’emporte devant les Honda de Romboni et Okada. En Autriche c’est une Honda qui gagne, celle de Capirossi , Ruggia ne pourra pas faire mieux que 6e. en Allemagne c’est encore plus dur pour Ruggia qui terminera 8e. Résultat blanc à Assen. En Italie c’est la « débâcle » italienne. Capirossi terminera 3e mais sur une Honda et Ruggia sauvera l’honneur de la marque italienne en finissant au pied du podium, 4e et première Aprilia. Les italiens vont se rattraper pour le Grand Prix de France. Capirossi, Roboni et Biaggi terminent dans cet ordre et le premier Français est … Jean Michel Bayle, 5e. Ruggia ne pourra pas faire mieux que 7e. Au Grand Prix de Grande Bretagne, Jean Michel Bayle termine une nouvelle fois devant son coéquipier Ruggia (respectivement 5e et 6e). Ruggia va avoir un sursaut d’orgueil au GP de Tchécoslovaquie et il montera sur la 3e marche du podium, juste derrière Biaggi et Waldmann. Résultat blanc pour le GP des USA et 4e place pour le GP d’Argentine. Pour le dernier Grand Prix de la saison (Grand Prix moto d'Europe en Espagne), Jean Philippe Ruggia terminera 6e. Au classement final, Ruggia sera classé 6e du championnat du monde. C’est son coéquipier Max Biaggi qui sera sacré Champion du Monde. Quant à Jean Michel Bayle il terminera à une belle 8e place. 

 En 1995 (N°6), Ruggia décroche une 250 NSR Honda d’usine au sein du Team Elf Honda Tech 3. Il aura comme coéquipier chez Honda, Aoki, Checa, d'Antin, Okada, Romboni, et Waldmann. De son coté, Bayle reste chez Aprilia en compagnie de Biaggi et Locatelli. Jean Philippe va faire une saison régulière. A part un résultat blanc pour le premier grand prix (Australie), il marquera des points à chaque fois, terminant régulièrement entre la 5e et 7e place. A noter la première ligne au départ du GP d’Argentine, où l’on retrouve 3 français. Jean Michel Bayle est en pole, 2e temps pour Jean philippe Ruggia, et 4e temps pour Olivier Jacque. Pour la course, Bayle abandonnera, Jacque terminant 4e et Ruggia 5e.
Au classement final du Championnat du Monde il finira 5e derrière Biaggi, Harada, Waldmann et Okada.

En 1996 (N°5), Ruggia repart sur une 250 Honda officielle dans le team « Chesterfield ELF Tech 3 », au sein de ce team Olivier Jacque sera son coéquipier. Si Oliver Jacque va faire une très belle saison en terminant 3e du championnat du monde 250, cela sera plus dur pour Ruggia qui ne pourra faire mieux que 9e au classement final des 250. Ces meilleures places seront 5e en Malaisie, en Autriche et au Brésil.
Jean Philippe disparait des Grands prix en 1998, après une dernière épreuve courue sur une Muz Weber 500 au GP des Pays-Bas. Fin 1998, il refuse une offre de Honda pour devenir pilote de développement de la marque, car il est lié par contrat avec Bimota. Mais la marque italienne à fait faillite et il était trop tard pour faire machine arrière.


Palmarès
1984 
4e de la Coupe Yamaha RD350LC
1985 
Vainqueur de la Coupe Yamaha RD350LC
Vainqueur de la finale de la coupe Yamaha RD350LC
1986 
Champion de France 250 de vitesse
Vice-champion d'Europe 250 (Yamaha)
1987 
17e du Championnat du monde 250 (Yamaha TZ250)
Champion de France Open 250 (Yamaha)
1988 
7e du Championnat du monde 250 (Yamaha TZ250)
1989 
7e du Championnat du monde 250 (Yamaha YZR250)
1990 
8e du Championnat du monde 500 (Yamaha YZR500 OWC1)
1991 
10e du Championnat du monde 500 (Yamaha YZR500 OWD3)1992
17e du Championnat du monde 250
1993
6e du Championnat du monde 250
1994 
6e du Championnat du monde 250
1995 
5e du Championnat du monde 250
1996 
9e du Championnat du monde 250

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